Quelle paix en Ukraine ?

« Supposer que l’existence humaine soit dirigée

 par la raison c’est négliger la vie. » Léon Tolstoi, « Guerre et Paix ».

Le 18 Novembre le président Zelinsky à refusé l’idée d’une trêve et même, encore, de négociations, il est clair qu’il croit à l’option guerrière, il pense contraindre les Occidentaux à lui livrer du matériel offensif de haut niveau, lorsque ses troupes seront en échec devant une autre armée russe, retranchée au sud et sans doute offensive à l’est. Cela conduit donc à s’interroger sur la guerre avant de voir sur quels fondements pourrait se restaurer une paix en Ukraine.

Ce que l’on appelle « les Occidentaux » luttent en Ukraine contre la Russie, vont-ils le faire jusqu’au dernier ukrainien, ou, plus exactement jusqu’au dernier équipement électrique de ce pays ? Parce que, en dépit de la propagande, cette guerre fait peu de victimes civiles et beaucoup de dégâts sur les infrastructures ; c’est d’ailleurs cette retenue imposée par Poutine à ses militaires qui est l’une des raisons principales de son échec. L’armée russe c’est l’Armée Rouge des moujiks de Joukov, le souffle patriotique de l’agressé en moins, en lui lâchant la bride elle aurait avancé davantage, aurait pris le contrôle de Kharkiv, de Zaporijjia, d’Odessa, peut être même de Kiev, mais à quel prix ? Jamais le monde n’aurait pardonné aux Russes. Il est sans doute cruel de condamner une population aux rigueurs de l’hiver, de la priver d’eau, de la faire vivre dans l’angoisse des grondements de missiles, mais au moins elle reste vivante !

En détruisant le pont Antonivsky à Kherson les Russes indiquent symboliquement à l’Occident une frontière culturelle, car cette guerre est, dans l’esprit des Russes, une guerre culturelle et c’est comme cela qu’il faut comprendre le déplacement des ossements du Prince Grigori Potemkine. Lorsque nous abandonnerons Saint-Denis aux milices musulmanes, nous emporterons les dépouilles de nos Rois.

Depuis le retrait volontaire de l’armée russe au sud du Dniepr, les Ukrainiens n’ont de cesse de bombarder l’ouest et le sud de l’oblast de Kherson, des rumeurs font état d’un débarquement dans la presqu’ile de Kinburn alors que les Russes évacuent les civils de la ville de Nova-Kakhovka afin sans doute d’organiser la défense du barrage (le pont de la centrale ayant été détruit), il est clair que les Ukrainiens ne veulent pas donner à Poutine l’argument d’une russification totale de cette zone et qu’il leur faut donc repasser le fleuve ; éventuellement contre l’avis des occidentaux pour qui, quoiqu’ils déclarent officiellement, la guerre a assez duré. L’épisode du missile tombé en Pologne en dit long sur l’avenir perçu par l’OTAN, et sur l’état d’esprit de Zelinsky.

L’abandon de Kherson n’est pas en soit une défaite, c’est une sage décision militaire, s’opposant au dictat politique du maintien, il n’est pas sur que ce soit une bonne nouvelle pour les Ukrainiens.

Afin d’illustrer le propos étudions un peu le terrain ( Voir la carte en plein écran ). Ces derniers jours une bataille locale semble avoir tournée à l’avantage des Russes, il s’agit de la capture du redan de Yeorivka, qui avait été perdu en début de semaine et dont la reconquête est allé cette fois jusqu’à la rivière Kashlahach, la partie sud de la ville de Mykilske et ses ponts. En ayant, selon les sites anglo-saxons, déjà passé la rivière au-delà de Pavlivka les Russes sont en position pour lancer une attaque sur Vouhledar qui serait une perte ennuyeuse pour les Ukrainiens dans la perspective d’une percée russe le long de la route T-05-24 (00552). En allant jusqu’en limite de Novomykhailivka, où ils sont bloqués fermement par les ukrainiens, les Russes vont aussi en direction de la T-05-24 ; de même l’occupation du début de la route au nord de Solodke. Mais pour percevoir le sens stratégique de ces combats pour quelques kilomètres carrés il faut aller vers le nord-est, jusqu’à Marïvka dont la part sud-est serait sous contrôle russe (mais encore en partie disputée). Ramener le front vers le nord-ouest, sur une ligne Pavlivka / Marïvka permettrait de le réduire de 70 km à 30, 40 km de moins c’est beaucoup. Ceci se passant à l’articulation des fronts est et sud-est, faciliterait la défense de Donetsk, ville symbole de cette guerre, et de Marioupol, sur la mer d’Azov, à 75 petits kilomètres au sud dont la perte signifierait la réelle défaite de la Russie.

A l’ouest de Pavlivka, vers le Dniepr s’étale un front de 140 km, où les Russes n’ont pas subis la contre-offensive ukrainienne et où ils semblent installer des défenses faisant penser à l’attitude des Allemands en Novembre 1914. La perte de Prechystivka et les échecs de Houliaïpole et de Pyatykhatky doivent être amèrement  regrettés par les généraux russes. Il faut également signaler que la ville de Melitopol est la moins « russe » du sud-Ukraine et, avec son hinterland, est une zone où le contrôle russe n’est pas total. Au-delà le Dniepr constitue une barrière naturelle difficile à passer en force, même si des iles sont déjà disputées.

Pourtant, et ce sera le dernier point de ce tour d’horizon de la situation militaire, c’est le front est qui risque de s’embraser. Tout indique que l’Ukraine y prépare une offensive d’hiver, ses troupes sous perfusion occidentale sont mieux équipées et plus protégés que les Popov ; leur moral est assez haut, mais sans doute moins que la propagande ne le dit.

C’est là que la contre-offensive victorieuse des Ukrainiens à eu lieu, le recul, quasi-débâcle, de 80 km des Russes, qui, malgré les fleuves Donest et Oskil, n’ont pu tenir restera un cas d’école, mais ce fut aussi une démonstration technologique occidentale. Tout le nord de l’oblast de Louhansk, quadrilatère de 100 km sur 140, est bordé sur deux cotés par la Russie, et sur un, au sud, par la république autonome de 2014, autant dire que si les Ukrainiens ne parviennent pas à y reprendre pied avant les négociations cette zone sera perdue pour eux.

Depuis plusieurs semaines les Ukrainiens maintiennent une pression, par incursions et bombardements, en direction de Svatov et de Kreminna, il s’agit de faire perdre le contrôle par la Russie de « l’autoroute » R66 (T1312) artère vitale de ses troupes. Coté russe la perte de Lyman et de la rivière Oskil jusqu’à Hryanykivka est une catastrophe qu’ils vont chercher à corriger. De part et d’autre des forces importantes s’accumulent, les Russes pourraient vouloir ici reprendre l’avantage, Poutine peut faire le pari d’y engager des troupes de bon niveau maintenues en Russie (aguerries en Syrie) et de laisser de coté les médiocres recrues de sa mobilisation partielle ; c’est probablement ce qu’a voulu dire le chef d’état-major américain en signalant que la victoire totale sur l’armée russe était inaccessible aux Ukrainiens.

Un peu plus au sud se joue une autre partie ; l’imbécile sacrifice de centaines d’hommes, mal commandés et peu entrainés, pour prendre la ville de Bakmouth est à la fois une action cynique de Yevgeny Prigozhin (Wagner) qui cache de moins en moins ses ambitions politiques, débordant Poutine sur sa droite, et une hypothèse militaire. Cette option oubliée par l’invasion Russe ambitionnant  Kharkiv et Odessa, aurait été plus rationnelle comme objectif en mars 2022, en cherchant la route de Sloviansk et Kramatorsk, et en descendant le long de la route H20 en s’appuyant sur le lac de Kleban Byk ; mais le temps de la conquête est passé, en revanche une modification du front jusqu’à la rivière Zalizna aurait un sens. D’ailleurs on signale des attaques répétées dans ce secteur de la part des Russes, notamment à Niu York ( !)

Enfin il faut noter que la perte de contrôle de l’autoroute E50 au nord de l’aéroport de Donetsk par la prise de Opytne est un échec ukrainien non-négligeable.

La situation militaire des Russes n’est donc pas aussi dégradée que les médias européens le disent, certes ils ont lâché, ou rendu, le tiers de ce qu’ils avaient conquis, certes ils ont perdus des unités entières, de qualité variée mais ils n’ont pas entamé leurs meilleures troupes ; cependant la reconstitution des stocks d’équipements est sans doute problématique. Les campagnes de tirs intensifs sur les infrastructures sont, un peu précipitées, en raison de la montée en puissance de la défense aérienne qui bientôt rendra le ciel ukrainien aléatoire pour les missiles russes ; l’aviation classique devrait alors intervenir avec des pertes de matériel cher et sophistiqué et des images désastreuses d’épaves fumantes et de pilotes prisonniers.

Si le Kremlin le décide les Ukrainiens ne renouvelleront pas une contre-offensive bousculant les forces russes, même avec du matériel occidental, qui on le voit bien ne comportera pas d’avions, de chars, d’hélicoptères de dernières générations. Grisés, Zelinsky et son entourage pourraient entrainer l’Ukraine dans une bataille sanglante. De leur coté les Russes ne relanceront pas une offensive de conquête faute d’élan patriotique, de moyens et de soutiens étrangers francs ; cette guerre est sans issue militaire.

Les Américains, en vérité seuls maitres du jeu, ont par diverses voix autorisées incité les Ukrainiens à plus de souplesse dans l’approche de négociations ; un haut gradé à même évoqué la partition du pays, à demi-mots, mais c’est déjà trop pour Zelinsky qui depuis la réunion du G20 s’est engagé à la fois dans une course de vitesse militaire pour reprendre l’offensive et dans une communication qui devient pesante à destination des opinions publiques, européennes principalement.

C’est là qu’il faut en revenir à l’origine culturelle de la crise, et en tout premier lieu linguistique, départ du problème par la volonté de Kiev de mettre fin à l’usage et l’enseignement du Russe. Les accords de Minsk prenaient en compte cet aspect, sans doute trop pour les intérêts des États-Unis, pourtant il n’y a pas de paix envisageable sans respect des attachements intimes des individus. Les limites linguistiques ne sauraient êtres négligées dans l’apaisement des tensions ; elles décrivent quatre zones.

La première est celle d’une large part du sud sud-est ukrainien (hors l’oblast de Dnipro) où 90% où plus de la population parle russe « à la maison » c’était manifestement la part de l’Ukraine recherchée comme but déraisonnable de l’invasion.

La seconde, entièrement incluse dans la première est celle délimitée par le front actuel, c’est bien sur l’enjeu principal des combats qui vont se dérouler cet hiver ; c’est une part importante de l’Ukraine, sans doute trop pour être acceptée par les Occidentaux.

La suivante est la partie de l’Ukraine où 70% ou plus de la population a le Russe comme langue maternelle, pour la zone du conflit actuel il s’agit principalement de la Crimée, des Oblasts de Donetsk et Louhansk dans leur totalité, donc y compris les parties non occupées par l’armée russe (justement celles que Wagner et d’autres ultras on tenté d’enlever de vive force.).

Enfin la dernière est celle précédente réduite aux zones actuellement sous contrôle de l’armée russe.

A l’évidence ces parties de l’Ukraine légale constitueront le cadre descriptif des discussions de la paix, il est notable d’ailleurs que, écrasés par la certitude de décisions tranchantes et douloureuses à venir, nul n’appelle à un cessez-le-feu préalable, chacun attend que la guerre renonce d’elle-même, chacun sait que des hommes vont mourir pour quelques kilomètres-carrés, pour atteindre un ruisseau, frontière plus naturelle pour séparer des frères ennemis. Des familles seront écartelées, la boulangerie changera de pays, le champ familial sera perdu, le bout du chemin deviendra étranger, le lycée d’à coté sera interdit, la paix, parfois, est aussi un combat contre soi.

La guerre est une saloperie, c’est pour cela qu’il aurait fallu éviter de contraindre Poutine à la faire, la responsabilité en incombe aux occidentaux atlantistes, largement aiguillonné par le « camp progressiste », et, aussi, au pouvoir en place à Kiev mélange de populistes vulgaires et d’universitaires sous influence.

Le 18 Novembre une manifestation à eu lieu à Odessa contre les coupures de courant, même si un groupe pro-russe est sans doute l’organisateur, on ne peut nier que cela tranche avec le contexte que les médias nous décrivent. La population à une aspiration à vivre normalement et il est compréhensible que certains commencent à se dire que la paix, avec une frontière russe rapprochée, est préférable à une vie tronquée. L’idée d’un « après tout si le Donbass devient russe qu’est-ce que cela me fait, à moi ? » émerge ; l’égoïsme et l’individualisme sont les mamelles de l’occidentalité progressiste, au fond sur la mer Noire on est déjà passé à l’Ouest ! Ce n’est pas du défaitisme mais la prise en compte d’une réalité et la volonté d’engager autre chose ; en lançant bientôt l’armée Ukrainienne dans une offensive qui pourrait être meurtrière, le pouvoir à Kiev risque de se couper de son opinion publique.

Alors cette paix, sur quelle frontière ?

Le paradoxe, semble-t-il compris à Washington, est que si la partition de l’Ukraine est actée, alors Poutine aura perdu son pari de la faire revenir dans l’ère culturelle russe. A grande vitesse le pays s’occidentalisera, sur fond de reconstruction, nos euros –parce que les américains sont malins et cyniques ! – couleront à flots, les échanges d’étudiants, de cadres, consacreront l’anglicisation des élites, les normes techniques de l’U.E. seront adoptées ; tout ira très vite, l’Ukraine deviendra la destination d’un tourisme surfait et parfois voyeur, dans chaque émission de bavards satisfaits un ukrainien sera invité pour nous conter ses exploits guerriers ou pour nous dire combien il vit mieux depuis que Ryanair vole à Kiev. L’étape finale de cette acculturation sera l’annonce par un ministre de l’éducation européenne de l’adoption de l’alphabet latin.

Au fond il faudrait laisser la part du feu aux Russes, Kharkiv et Odessa c’était non, on  a livré les armes pour stopper l’armée russe, le reste c’est à voir. Maintenant que la moitié de la capacité de production électrique de l’Ukraine est réduite en cendres on va faire en sorte que cela n’aille pas plus loin – à force c’est couteux ! –, l’Ukraine était sous influence russe, on leur en laisse un morceau mais on arrache le maximum…

Selon le moment qui sera choisi par les Occidentaux pour siffler la fin de partie, et en fonction des résultats militaires des batailles de l’hiver, évoquées plus haut, c’est l’une des quatre zones décrites qui sera, peu ou prou, choisie comme prix de l’abandon à « l’Ouest » du reste de l’Ukraine. C’est là que sera la défaite irrémédiable pour la Russie, car ne l’oublions pas Kiev est son berceau historique.

Craignons alors qu’à Moscou un pouvoir revanchard ne nous fasse regretter Poutine, dont le début du siècle avait sans doute montré un visage regretté ; craignons plus encore que le Donbass devienne l’Alsace et la Lorraine de l’Ukraine, qu’une génération soit élevée dans l’optique de la reconquête ; la légitimité n’est pas la même, l’Histoire non plus et ce sont les puissants qui l’écrivent.

Si le sort des armes n’en décide pas Poutine ne lâchera pas la continuité territoriale avec la Crimée, le temps travaille pour lui, il peut fortifier la région et attendre. Pourtant les Occidentaux auront du mal à faire accepter par le pouvoir actuel la perte de ces terres et préféreraient que la mer d’Azov ne devienne pas un lac Russe. La seule monnaie d’échange est constituée par les parties des oblasts de Donetsk et Louhansk qui échappent au contrôle russe ; inacceptable pour les Ukrainiens sauf si l’armée russe parvient cet hiver à Oskil (ville) ; nous ne le saurons pas, mais les satellites occidentaux pourraient cet hiver être moins bavards.

Il y a pourtant un autre choix qu’une partition de l’Ukraine, une approche ambitieuse et imaginative, une approche pragmatique aussi, et morale. On sait que les accords de Minsk (II) étaient complexes et fragiles notamment à cause du refus par Porochenko du fédéralisme, alors que Poutine et les indépendantistes y voyaient une nécessité. Ces accords avaient l’immense mérite d’être le fait d’européens, donc de gens habitués à donner du temps au temps et, percevant les ossatures culturelles et historiques des Peuples de l’Europe, enclins à voir les glissements progressifs au travers de frontières politiques changeantes.

La Russie, au-delà de ses particularités, provient de la matrice chrétienne héritière de l’antiquité européenne, plus grecque que latine, indéniablement, si elle n’est notre sœur elle est notre cousine.

Comme tant de parties de l’Europe l’Ukraine à été soumise à divers empires politiques, économiques et culturels ; cela à laissé des traces profondes dans la mentalité et la manière de penser des populations mais pas uniformément ; comme deux eaux teintées se mêlant il n’y a pas de séparation nette mais un passage irrégulier d’une couleur vers l’autre, les extrémités ou les renfoncements restant de la couleur originelle. L’Europe est riche de cette variété, de ses nuances, c’est cela qu’elle dilapide à cause de l’inculture de ses dirigeants américanisés ; à Prague est-on dans une ville Russe, Autrichienne, Française ? Si on élargi le regard que sont les Slovaques ? L’Ukraine a aussi cette capacité à la médiation du monde slave vers le monde germanique, avec un détour par la mer Noire, déjà presque méditerranéenne, c’est cette palette, porteuse d’avenir, que la pax americana va détruire.

L’Allemagne, luthérienne ou catholique, bavaroise ou prussienne à trouvé son équilibre dans la fédération de länder abritant chacun des particularités qui n’entravent pas l’expression commune de la germanité. L’Italie à donné des statuts divers à ses régions selon le partage de leur italianité, ainsi la Sicile est-elle plus autonome que la Ligurie mais tout autant italienne. Nous savons que la France s’est construite autrement à cause de la force centrifuge de baronnies renfermées et sans avenir propre qu’il fallu vaincre.

C’est cette voie de l’unité dans la diversité que l’Ukraine doit explorer à peine de perdre une partie de son âme et de son territoire. C’est cette voie que la Russie doit accepter si elle veut trouver sa place en Europe tout en y maintenant une sphère slave ; la Bulgarie ou la Serbie y trouveraient aussi leur compte, et pour finir, toutes les nations d’Europe.

La France, à la traine dans les livraisons d’armes et signataire des accords de Minsk serait bien placée pour proposer une paix européenne ; dans son essence.

Voici ce que pourrait être un accord prélude à une paix durable qui n’humilie aucun acteur et laisse place aux échanges, à la vie.

I/ Avec un découpage ad hoc fondé sur les limites linguistiques et validé par des référendums contrôlés internationalement sont crées en Ukraine des régions à l’autonomie forte, cette réforme ne se limite pas au sud sud-est.

A priori, afin de ne pas ancrer le futur dans le conflit, étant plus vastes, les régions ne recouvrent pas les oblasts.

Les régions décident de leur politique éducative, culturelle et linguistique. Elles ont des prérogatives importantes en matière économique. Elles ne disposent d’aucune force armée autre que les polices locales. Elles s’interdisent toute représentation à l’étranger durant cinq ans.

Pour ces régions et l’articulation avec l’État central l’Italie pourrait servir de modèle.

II/  La Crimée est définitivement détachée de l’Ukraine sur une frontière s’appuyant sur la géographie locale ; le fonctionnement nominal du canal de Crimée du Nord est rétabli.

III/ la Russie retire ses troupes des territoires de jure ukrainiens qu’elle occupe, l’armée ukrainienne ne l’y remplace pas avant cinq ans.

IV / L’OTAN n’accueille aucun nouveau membre (y compris ceux actuellement en examen).

V / L’armée ukrainienne revient à un format plus modeste adapté à sa population, et  intègre des personnels provenant des anciennes forces indépendantistes.

VI / L’administration centrale ukrainienne s’efforce d’inclure des fonctionnaires originaires des régions sécessionnistes ; des règlements sont promulgués afin d’inciter les structures privées à être représentatives de la diversité ukrainienne.

VII / L’Ukraine est invitée à rejoindre l’espace Schengen, une aide spécifique lui est fournie pour garantir sa frontière ; un accord est recherché avec la Russie pour parvenir à faciliter la délivrance de visas de tourisme.

VIII/ Les occidentaux financent les efforts massifs de reconstruction, y compris dans les régions restituées par la Russie.

IX/  La Russie participe à la reconstruction par le don de tout ou partie des hydrocarbures nécessaire à l’Ukraine pour une période de cinq ans.

X/ Les sanctions contre la Russie sont levées.

XI/ L’Union Européenne s’engage à respecter ses règles antérieures en ce qui concerne une demande d’adhésion de l’Ukraine.

Contrairement aux accords habituels il s’agit, non pas de tenir compte des résultats des guerres depuis 2014 et des agressions antérieures, mais de faire en sorte que les causes disparaissent, c’est une attitude nouvelle qui est demandée aux états et aux populations. Ce n’est pas répéter le passé, tirer un nouveau rideau au travers de l’Europe mais au contraire porter le regard vers l’horizon le plus lointain de la péninsule continentale. Moscou c’est l’Est de l’Europe et non l’Ouest de l’Asie.

Vision nouvelle, libérée des pesanteurs, termes d’un accord vital, comme un rétablissement de l’Esprit d’Europa, d’une transcendance de ce qui nous fait commun. Termes d’un accord équilibré faisant fi des volontés exogènes.

Termes peu acceptables par les États-Unis, termes profitables à l’Europe ; c’est à elle de faire la paix ; de l’Atlantique à l’Oural.

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